Le rôle du thé dans la lutte contre la dépendance à l'alcool et aux drogues

Je réfléchis depuis longtemps à écrire sur cet aspect important de l'univers du thé.

Oui, précisément à ce sujet : la culture du thé comme approche efficace dans la lutte contre les dépendances physiques et psychologiques nuisibles.

Certaines personnes ne s'y attendront pas, mais ce ne sont en aucun cas des paroles en l'air ou des chimères théoriques. Je connais personnellement des dizaines de personnes qui ont réussi à se débarrasser de dépendances funestes telles que l'alcool, le tabac, les opiacés, les drogues synthétiques et autres grâce au thé chinois.

Bien sûr, le désir de la personne elle-même est essentiel, sa volonté intérieure de changer et de s'adapter – sans objectif clair, on ne peut pas espérer réussir, les miracles n'existent pas. La particularité du thé chinois véritable, naturel et de haute qualité est justement que, en plus de la boisson elle-même, la culture du thé porte une composante énergétique totalement différente de celles des addictions mentionnées ci-dessus, une atmosphère, un état d'esprit intérieur. Le service à thé, les accessoires et autres attributs de la cérémonie traditionnelle chinoise du thé aident non seulement la personne à préparer le thé correctement et avec soin, mais aussi à se détacher du tumulte, à se plonger dans de petits plaisirs agréables et à se consacrer entièrement au processus calme et paisible de la cérémonie du thé.

Quelqu'un qui commence à boire du thé change la façon dont il/elle perçoit le monde, s'intéresse à des aspects de la vie qu'il/elle connaissait peu ou pas du tout auparavant. Et parce que le thé harmonise le monde intérieur de la personne, il harmonise aussi le monde extérieur. De tels changements touchent souvent aussi l'environnement social : certains anciens connaissances deviennent moins intéressants et ne semblent plus être des âmes sœurs, mais leur place est rapidement prise par de nouvelles personnes.

Boire de l'alcool dans des clubs ou des bars enfumés devient beaucoup moins attrayant lorsque vous pouvez passer un bon moment en compagnie de bons amis dans un espace convivial et chaleureux autour d'un thé, dans un club de thé ou à la maison.

Avec le changement ou au moins le remplacement partiel de l'environnement social, les loisirs, le besoin d'utiliser des substances qui détruisent le corps (et, plus dangereusement encore, la personnalité) disparaît naturellement.

Le thé est particulièrement attrayant pour les personnes qui fréquentaient exclusivement des cercles d'alcool et de drogue par désespoir, parce qu'elles n'avaient pas de bonne alternative et « à cause de la compagnie ». La jeunesse moderne a été conditionnée par la « culture médiatique » maladive à voir la « détente » sous la forme d'une témérité sauvage dans des états proches de l'inconscience, provoquée par l'alcool et les drogues. Bien sûr, il ne faut pas tomber dans le fanatisme ni jouer les moralistes, mais si ce passe-temps devient la norme hebdomadaire (ou parfois même quotidienne), cela suscite une certaine méfiance. Et si cela se produit à l'échelle d'une nation entière, cela devient tout simplement effrayant, surtout si l'on connaît la « particularité unique » de la culture d'usage russe : s'il y a consommation d'alcool, c'est jusqu'au bout, s'il y a consommation de drogue, c'est aussi jusqu'à l'extrême, jusqu'à l'irresponsabilité totale.

En effet, 18 litres d'alcool par habitant par an et une diminution annuelle de la population de 600 000 personnes (dont environ un tiers à cause de l'alcool), une statistique aussi « joyeuse » est quelque chose dont aucun autre État que le nôtre ne peut se vanter. C'est pourquoi le terme « guérison de la nation » sonne désormais plus qu'urgent, et appelle à mettre tous les moyens en œuvre. Et le développement des clubs de thé, d'une culture du thé, c'est l'un de ces moyens.

Les consommateurs de drogues qui veulent se libérer de leur dépendance comprennent parfois le thé mieux que les personnes qui n'en ont jamais consommé avant de le découvrir.

Cela tient d'abord au fait que quelqu'un qui a consommé des drogues (notamment des psychédéliques) a déjà une perception considérablement élargie du monde qui l'entoure, et les subtilités de la culture chinoise du thé s'imprègnent dans une telle psyché comme du fromage sur une tranche de pain fraîchement beurrée. Sans beurre, c'est d'ailleurs mieux (parfois, il faut juste faire un peu fondre le fromage), sans aucun doute ! Car trouver la force de volonté en soi-même, et ne pas simplement intégrer le thé dans son "ration" alcoolico-narcotique, mais repousser les composantes destructrices de sa vie grâce à lui, ce n'est pas donné à tout le monde.

Outre la composante socioculturelle, il ne faut évidemment pas oublier les propriétés chimiques de base du thé en tant que boisson. Grâce à la forte teneur en analogue de la caféine dans le thé, la théine (notamment dans les oolongs et puerhs), ainsi qu'à toute une série d'autres éléments actifs, le thé peut facilement constituer un substitut complet aux substances psychoactives nocives, telles que toutes sortes de boissons énergisantes alcoolisées et non alcoolisées, mais aussi des substances interdites très puissantes comme l'amphétamine, la méthamphétamine, le MDMA, etc. Vous trouverez plus d'informations sur les effets du thé à une dose saine dans cet article. Une consommation excessive de thé n'est pas une bonne idée, il faut savoir garder la mesure en toute chose. Plus d'informations sur les contre-indications et particularités de l'usage du thé : voir ici. Mais même une consommation excessive d'oolongs et de puerh (où les gens tombent dans l'excès pour atteindre des effets similaires à ceux des stimulants chimiques) entraîne des dommages incomparablement moindres pour la santé que même les plus inoffensifs des psychostimulants mentionnés ci-dessus, c'est pourquoi le puerh est désormais utilisé par certains médecins comme partie intégrante d'une thérapie contre la dépendance à l'amphétamine. Il est important de comprendre que l'objectif final du mouvement du thé n'est pas la mise en œuvre du thé comme alternative aux drogues légales ou illégales (ce n'est qu'une étape intermédiaire), mais l'introduction dans la conscience humaine d'une attitude totalement différente envers les états de conscience qui repoussent les limites. Le thé peut et doit devenir un instrument universel pour la transformation de la personnalité, non seulement extérieurement, mais aussi au niveau intérieur.

9.01.2011

(c) Sergej Sjevelev, moychay.ru; traduction : Marius W. de Pijper

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Ecrit par Sergey Shevelev
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